Face à la Silicon Valley
Si le numérique est devenu crucial dans nos vies, les algorithmes semblent occulter le fait que nos choix ne soient pas seulement motivés par des calculs rationnels, mais aussi par des valeurs, des intuitions, etc. N’est-ce pas finalement très réducteur que de se voir proposer des choix uniquement sur la base des calculs de la machine ?
Bien sûr ; c’est tout l’enjeu de ce qu’on développe sur la notion d’éthique. Sur la partie algorithmique, on peut peut-être distinguer deux types d’enjeux, éthiques et économiques : l’intelligence artificielle combine l’aspect données et l’aspect algorithme. Sur la partie des données, beaucoup de progrès ont été faits, des régulations se mettent en place pour un usage raisonné et transparent. Par ailleurs, il y a des données plus importantes que d’autres : localisation, santé, informations bancaires, etc., ce qui implique de distinguer différents niveaux de service, différents types d’usages… Et il ne faut pas oublier que l’IA est un outil au service de l’Homme. Ça reste de simples modèles faits pour nous aider à choisir des sujets, nous proposer tel produit ou tel service, mais ça ne peut pas être une façon de guider nos consciences ou notre façon de vivre. La grande différence entre un algorithme et un être humain, c’est que l’algorithme ne peut pas mourir. A ce propos, des chercheurs français ont travaillé sur la notion d’apprentissage : comment un humain apprend, quels sont les différents âges de l’apprentissage, etc. Or il y a toujours, à un moment donné dans notre subconscient, cette question de la mort face au choix ultime. En définitive, ça va nous permettre de prendre une décision sur un enjeu. (ref : L’intelligence humaine n’est pas un algorithme, Olivier Houdé, ed. Odile Jacob)
La grande différence entre un algorithme et un être humain, c’est que l’algorithme ne peut pas mourir.
Il faut également distinguer ce qui relève de la marchandisation des données (développement autour de la consommation). Ces deux mois de confinement nous ont montré que les habitudes de consommation étaient en train de changer. Dans le domaine du tissu et de l’habillement, peu à peu les clients souhaitent avoir moins de choses dans leurs placards, mais des choses développées avec une fabrication plus durable, plus éthique. Cela s’est accéléré avec la Covid : on consommait
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