Catherine Wihtol de Wenden

Coronavirus et migrations

Les politiques de confinement ont entraîné une forte diminution du nombre de migrants à se presser aux frontières de l’Union européenne et ont souligné notre dépendance à leur égard. Loin de sonner le glas des mouvements de population, la crise du coronavirus doit nous pousser à réinterroger des modèles économiques interdépendants qui tendent à négliger le volet humanitaire.
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Catherine Wihtol de Wenden

Le coronavirus a eu peu d’impact sur les migrations au tout début de la crise, mais au fur et à mesure que celle-ci s’est déployée dans le monde, la COVID-19 a montré combien elle pouvait être révélatrice des interdépendances du monde. Ses conséquences humanitaires, économiques, politiques sont considérables, révélant la faiblesse du monde occidental, et notamment de l’Europe, face à des décisions prises unilatéralement par les Etats et l’interdépendance des économies, en même temps que la précarisation accrue des migrants à statuts précaires. Comparé aux autres pandémies historiques, le bilan du nombre de morts est pourtant limité (1 million) contre la peste noire (40 millions de morts entre 1347 et 1352) et la grippe espagnole (50 millions entre 1918 et 1919).

Fermeture des frontières en Europe

La fermeture des frontières nationales a été l’une des premières mesures adoptées par de nombreux pays européens pour limiter la propagation du coronavirus. D’autres pays ont ensuite emboîté le pas (aux Etats-Unis, en Asie, au Maghreb, en Afrique sub-saharienne, en Australie et dans le Golfe), révélant aux migrants du Nord que les frontières n’étaient plus ouvertes à tous et qu’ils devenaient indésirables au Sud. Le 17 mars, l’Union européenne a d’abord annoncé une fermeture des frontières extérieures pour une durée de trente jours puis, le 8 avril, cette décision a été prolongée jusqu’au 15 mai. Plusieurs États européens avaient déjà commencé à fermer leurs frontières avec leurs voisins, suivis par

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