Dans la préface d’un ouvrage de Dominique Bériot, Du microscope au macroscope, Joël de Rosnay déclare : « L’univers de la complexité est aussi celui de l’action. Le médecin est confronté à la complexité du corps, le manager à celle de l’entreprise, le maire à celle de sa ville. Les grands enjeux du monde moderne sont souvent liés à notre capacité à gérer la complexité. Pour mieux la maîtriser, Descartes nous a appris à découper le réel en une multitude d’éléments ou de causes et d’effets élémentaires et à les analyser un à un. Sur cette base méthodologique se sont construites la science et la technique.
Mais le monde des choses et des êtres résiste. La méthode cartésienne a transformé un problème de complexité en un formidable problème de communication entre spécialistes. Les connaissances juxtaposées ne peuvent plus s’intégrer. La somme des savoirs spécialisés inhibe l’efficacité de l’action. La complexité naturelle ne cède pas facilement à l’analyse. Les causes et les effets s’enchevêtrent au sein d’un réseau maillé où le tout rétroagit sur les parties et réciproquement ».
Ce constat de Joël de Rosnay s’applique à la construction de la décision stratégique.
Le constat
Les difficultés structurelles entravent la prise de décision stratégique dans un monde globalisé, donc complexe, irrigué par des volumes sans cesse croissants d’informations exigeant des expertises pointues, diversifiées pour en maîtriser l’analyse.
La crise sanitaire, qui frappe la planète depuis le début de l’année, est notamment caractérisée par des difficultés et des maladresses accompagnant la décision.
En France, les spécialistes ont témoigné d’une
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