Alors que la crise sanitaire actuelle pousse l’Europe à réfléchir aux moyens techniques et économiques de sa souveraineté, elle vient déjà de franchir une étape cruciale avec l’adoption d’un référentiel commun en matière de cloud computing, appelé Gaia-X avec des services attendus dès 2021.
Le cloud computing « mondialisé » a montré ses limites, verrons-nous dans un premier temps ; Gaia-X constitue une réponse crédible de l’Europe.
Les limites du cloud mondialisé
Le modèle unique d’un cloud mondial unique avec un service qui soit le même pour tous ne résiste pas aux contraintes légales nationales qui se développent partout dans le monde.
C’est d’abord et surtout le Cloud Act[1], adopté le 23 mars 2018, qui a marqué un tournant très fort.
Le Cloud Act est l’acronyme de « clarifying lawful overseas use of data act », signifiant en français : loi de clarification du transfert légal de données Outre-mer. Certes, sous contrôle du juge, toute société de droit américain doit désormais fournir de telles informations, indépendamment de la localisation physique de l’information. Le Cloud Act s’applique à toute « United States person », définie très largement comme étant pour les personnes morales, toute société de droit américain, filiale étrangère incluse.
Comme cela a été mis en exergue par le député Raphaël Gauvain dans un rapport[2] remis au Premier ministre, et plus récemment dans une ordonnance du Conseil d’Etat[3], cette loi,
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