Transition énergétique, nouveaux enjeux de résilience ?

Transition énergétique résilience nouveau monde Jean-Claude Fontanive
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Article paru dans Vu D’ailleurs

La place de La Grande Méditerranée et de son développement dans notre équilibre géostratégique, l’importance de l’énergie dans cette région et de la nécessaire transition énergétique dans l’équilibre climatique et économique du monde, nous conduisent à interroger le coorganisateur d’un grand symposium qui réunira en mai à Paris sur ces divers thèmes chercheurs et industriels du monde de l’énergie et de la finance.

La Grande Méditerranée a évidemment pour nous européens, mais aussi pour le monde, une très grande importance géostratégique. Outre ses ressources énergétiques parmi les plus importantes au monde, La Grande Méditerranée est le carrefour de trois continents : l’Asie, l’Afrique et l’Europe. Les grandes voies d’échange dans le monde passent par ce carrefour.

L’énergie est un des facteurs déterminants de la nature des coopérations entre les pays autour de la Méditerranée. Afin d’assurer la sécurité énergétique, l’Europe a cherché, sans beaucoup de succès, à établir avec elle une solide relation de voisinage, via de nombreuses initiatives bilatérales et/ou multilatérales telles que l’Union pour la Méditerranée, le Plan Solaire méditerranéen, et les Politiques européennes de voisinage. Cette politique ne semble pas porter ses fruits et se heurte à plusieurs obstacles dont la divergence d’intérêts à la fois entre ses états membres et entre ses partenaires.

Une politique de co-développement Europe / Grande Méditerranée, de développement Nord / Sud à valeur ajoutée partagée, pourrait semble-t-il être la clé d’une nouvelle relation et d’une politique à construire véritable changement de paradigme.

Le GREEN NEW DEAL Européen (Plan 2020-2026 de la Commission Européenne) est centré sur la thématique de la transition énergétique et écologique. Il est également censé évaluer l’impact économique et environnemental, l’effectivité et le potentiel des politiques européennes dans l’industrie et l’énergie en lien avec les intérêts des parties prenantes des deux rives de la Méditerranée (hors crise du Coronavirus de Mars 2020).

Ma réflexion est de reconsidérer :

  • Notre manière de penser, de comprendre, et de définir la Méditerranée en dressant la carte d’une région qui a changé considérablement en termes de dynamique géopolitique et de régimes politiques (idées politiques, agriculture et gestion de l’eau, commerce et énergie, migrations et mobilité), et identifiant les anciennes et les nouvelles parties prenantes, leurs interactions (notamment avec les politiques publiques).
  • Les politiques de l’Union européenne en Méditerranée en développant de nouveaux instruments de politique d’investissements et de financements innovants.
  • De redonner un nouveau souffle à l’UpM, versus « surgissement d’un nouveau monde durable, éthique et inclusif ».

    Enfin :
  • De développer des axes de recherche en se penchant sur les effets sociaux, économiques et environnementaux du réchauffement climatique – un enjeu sociétal et un changement qui bouleversent les équilibres naturels autant que socio-politiques et géostratégiques. Il s’agit là d’interroger, sous un prisme interdisciplinaire, l’impact du changement climatique dans un contexte de pénuries de ressource, à la fois réel et perçu, et de crise socio économique durable.
  • Cela invite, en sus, à ré-envisager les modèles économiques traditionnels (productivistes) et les fondements de notre économie capitaliste néo-libérale et consumériste, en vue d’accoucher, par tâtons et expérimentations successibles, de nouvelles pistes de sorties de crise fondées sur des modes alternatifs d’organisation de l’activité humaine et l’actualité sanitaire nous le démontre aujourd’hui.
  • C’est pourquoi nous nous intéressons à la thématique de la résilience territoriale, de l’économie circulaire, sociale et solidaire que nous appréhendons dans un horizon de recherche élargi et holistique, en plaçant au cœur de notre réflexion l’élaboration de modèles innovants de développement économique.
  • Cette politique d’adaptation dans le domaine de l’énergie ne peut évidemment pas être séparée de la recherche en matière de transition énergétique, qui définira le futur de notre mode de production, de consommation de l’énergie. 
  • Quelles problématiques et prospectives des marchés de l’énergie et des énergies renouvelables et à la finance énergétique ?
  • Quelles politiques publiques nationales et internationales en matière de transition énergétique ?
  • Quels modèles économiques des filières énergétiques 2020-2026 (Green Deal Européen de la Commission Européenne) ?
  • Comment financer les investissements que réclament la transition énergétique et la lutte contre le réchauffement climatique ?
  • Quels investissements et financements des entreprises et des collectivités ? Où en sont les financements durables, verts, les investissements responsables ? 
  • Comment mener cette transition énergétique dans les pays du Sud ? Avec l’Europe ? La transition énergétique s’inscrit dans une transformation générale de la société. Or l’histoire a montré que pour une transformation aussi profonde que celle que nous visons une transformation « par le haut », aussi radicale qu’elle puisse-être ne peut réussir. 

La transformation viendra d’une multitude d’actions individuelles et collectives, actions couplées à trois niveaux, celui des individus, des organisations et de la société, couplage construit au moyen d’une méthodologie consensuelle basée sur l’intelligence participative et collective.

C’est en reliant les niveaux de l’individu, de l’organisation et de la société, en couplant leur action de l’un à l’autre de ces niveaux, que peut s’engager la transformation globale, durable et responsable.

C’est imaginer ce nouveau couplage entre ces divers niveaux d’action en résonance avec la Responsabilité Sociale et Environnementale dans les entreprises, l’économie Circulaire, Sociale et Solidaire dans les territoires avec les supports et intégration de la transition numérique ainsi que les nouveaux moyens de financements comme les cryptomonnaies locales.
C’est enfin, face à cette complexité croissante*, comment rendre acceptable pour le citoyen tous ces grands enjeux d’aujourd’hui et du futur.

De plus, la crise du Coronavirus ( Covid 19 ) que nous vivons maintenant démontre notre vulnérabilité face à cette pandémie et seule une Résilience globale et partagée nous permettra de rebondir vers un monde plus qualitatif.

La société industrielle a permis un saut qualitatif dans tous les domaines. La transition énergétique va voir émerger une société post-industrielle avec de nouveaux modes de production et de consommation, de nouvelles relations interpersonnelles, professionnelles et citoyennes, de nouvelles organisations économiques, politiques et sociales.
C’est la vie dans son ensemble qui pourrait être révolutionnée : véritable changement de paradigme.

Jean-Claude Fontanive

* Teilhard de Chardin – « plus le monde se complexifiera, plus il faudra élever notre niveau de conscience ».

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